04/09
2020

Prévention, bonnes pratiques et grands risques de santé publique : le baromètre santé conduit par Odoxa en partenariat avec la FG2A a observé les pratiques des Français en matière de nutrition, d’alcool, de tabac ou encore de cannabis, avant, pendant et après le confinement. Le point de vue de Nicolas Chiquet, membre de la commission santé de FG2A et CEO de Life Plus, sur les résultats de l’étude.

 

Comment percevez-vous l’étude dans son ensemble ? Les résultats vous étonnent-il ?
Les résultats sont intéressants, dans l’ensemble, les répondants semblent bien informés. Je note que la confiance est élevée envers les médecins généralistes, les professionnels de santé et les scientifiques, ce qui est une bonne nouvelle.

Le confinement a joué un rôle positif mais les comportements ont-ils vraiment changé ? Soyons optimiste et espérons que oui.

 

Êtes-vous étonné que les Français estiment être aussi bien informés sur les risques alors même que beaucoup d’entre eux ont des pratiques à risques (prise de poids, alcool, tabagisme…) ?
Je ressens un décalage entre les chiffres et la réalité. Quelqu’un qui fume sait que ce n’est pas bien : il est informé, il lui appartient d’en tenir compte. Nous sommes nos propres adversaires.

Au quotidien, ce sont des biais cognitifs que nous devons gérer : on se trouve toutes sortes d’excuses pour justifier nos comportements (“je fume mais je fais du sport”). Nos pratiques évoluent cependant positivement depuis une dizaine d’années grâce notamment aux politiques de prévention menées par les acteurs publics et privés.

 

Pensez-vous que la défiance des français vis-à-vis du Ministère des Solidarités et de la Santé soit légitime ?
Cette question est complexe. Je pense qu’il conviendra d’analyser en sortie de crise sanitaire à froid les évènements et d’en tirer les améliorations à mettre en œuvre de façon pérenne.

 

Quel regard portez-vous sur l’amélioration des pratiques de santé dans les autres pays européens ? Selon vous, cette tendance va-t-elle se poursuivre ?
Le confinement a duré deux mois : cette période me paraît trop courte pour mesurer un changement. On peut sensibiliser les gens, mais comment parier sur un impact durable ? Les bonnes pratiques ont été mises en valeur : rendez-vous dans deux ans pour voir si la sensibilisation s’est transformée en réalité dans les pratiques des Français.

 

D’après vous, à quoi est due l’amélioration du comportement des Français dans la consommation des produits à risque ?
Les déclencheurs sociaux (la cigarette sociale, l’apéro avec les copains…) ont été réduits pendant le confinement : il me semble qu’on est plus raisonnable quand on est en famille. En revanche, certains comportements sont mis en exergues pendant ce type d’événement, qu’il s’agisse des comportements excessifs ou du stress. Pour moi, il ne s’agit pas d’influer sur l’attitude d’une personne mais de faire évoluer l’inconscient collectif et les comportements. C’est évidemment très difficile, et il faut à cette fin une réelle volonté politique.

 

Quelle est votre vision de la suite post-Covid en matière de santé ?
La santé est un capital personnel dont chacun est responsable, mais le risque de ne pas s’y employer correctement existe et il faut s’en prémunir en mettant la santé au centre de nos préoccupations. La prévention est primordiale, et doit être l’une des préoccupations majeures en termes de politique de santé. J’en profite pour remercier les professionnels de santé qui ont été en première ligne et qui se sont battus pour notre santé.

 

 

 

 

 

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